Les troubles du sens et l’approche curriculaire (suite)

Quel sens les enseignants donnent-ils à leur métier pour faire entrer les élèves dans les apprentissages ?

Séance ouverte à tous sur inscription (visioconférence zoom) organisée par le groupe de travail « Quels savoirs porteurs de sens pour tous les élèves ? »

Présentation de la séance

Ce groupe de travail du CICUR conduit une réflexion sur les « troubles du sens » que connaissent nombre d’élèves confrontés aux savoirs et aux apprentissages scolaires. La première session de cette réflexion a été animée par des chercheurs en éducation francophones (2^ème séance du 27 janvier 2023). La deuxième session s’est ouverte à une comparaison internationale sur ce thème (4^ème séance du 12 juin 2023). La troisième a été consacrée à un premier groupe d’acteurs, les élèves  (6^ème séance du 13 novembre 2023). La quatrième, le 6 novembre 2024, s’intéressera au sens que des enseignants donnent à leur métier pour faire en sorte que leurs élèves entrent dans des apprentissages qui les impliquent et les aident à grandir (10^ème séance à venir). Toutes les séances du séminaire CICUR organisées par les différents groupes de travail sont accessibles depuis le blog : https://curriculum.hypotheses.org/le-seminaire.

Ce 6 novembre, nous accueillerons trois interventions.

Collaborer autour du développement durable

Dans le cadre de sa mission*, Anne Simonot suit notamment la mise en œuvre des labels E3D (écoles ou établissements en démarche globale de développement durable) qui visent à encourager des démarches globales et interdisciplinaires, en créant une continuité entre les disciplines, les projets, la vie scolaire et la gestion au sein des établissements en faveur de l’éducation au développement durable. Elle nous rendra compte de ce qui se passe en termes de collaboration entre les enseignants et les personnels des établissements autour de ces actions, pour favoriser des apprentissages transversaux et en relation avec d’autres dispositifs d’éducation.

Dans le cadre de son travail, elle a constaté une nette discontinuité de pratiques, en particulier dans les liaisons entre les cycles et entre les classes, qui entrainent des conséquences négatives dans la construction du sens pour les élèves les plus en difficulté. Les cas présentés s’appuieront sur deux exemples significatifs de mise en œuvre, à l’échelle de deux territoires aux caractéristiques socioculturelles très différentes : un label de Territoire E3D axé sur la construction d’un parcours écocitoyen des élèves de la petite section à la 3^ème, et le pilotage d’un Territoire Educatif Rural, avec des enjeux très forts en termes d’ambition, d’ouverture culturelle et d’éducation à la santé.

*Anne Simonot est professeure des écoles, conseillère pédagogique chargée de mission départementale (Ille-et-Vilaine) EDD (Éducation au Développement Durable), IEN faisant fonction sur la circonscription du Pays Malouin.

Ingénierie coopérative et sens de l’école pour les élèves

Dans cette intervention, nous décrivons le travail entrepris dans une ingénierie coopérative qui s’inscrit dans le cadre d’une recherche ANR, intitulée DEEC (Détermination d’Efficacité des Expérimentations Contrôlées – https://blog.inspe-bretagne.fr/anr-deec-ace/)

Nous montrons comment, dans le cadre de cette recherche, nous utilisons des dispositifs centrés sur l’enquête des élèves, en particulier le Journal du Nombre, dans une perspective d’émancipation. Le Journal du Nombre met l’accent sur le travail des représentations publiques et la construction collective de jargons associés. Il s’agit, notamment, de s’éloigner du format question-réponse-tâche (au sein duquel, classiquement, à l’école, l’élève doit répondre en temps limité à des questions qu’il ne s’est pas posées), dans la recherche d’une coopération épistémique dans le collectif de la classe, au sein de laquelle chaque élève est reconnu en lui-même et comme un parmi d’autres. Ce type de dispositif nous amène à des propositions pour une reconstruction de la forme scolaire, qui concrétisent notre hypothèse principale : le sens de l’école pour les élèves dépend d’abord et avant tout de la manière dont les professeurs peuvent ou non mettre en œuvre des dispositifs qui permettent aux élèves d’effectuer des puissances d’agir que les savoirs, conçus comme pratiques, peuvent autoriser.

* Florence Douarin estprofesseure des écoles à plein temps, professeur.e-chercheur.e dans la recherche DEEC
* Olivier Lerbour estprofesseur des écoles à plein temps, professeur chercheur dans la recherche DEEC
* Sophie Poilpot estprofesseure des écoles, à plein temps professeur.e-chercheur.e dans la recherche DEEC

La question du sens dans le quotidien d’une école en REP+

L’équipe des enseignants* de l’école élémentaire Tourtille à Paris feront part de leurs difficultés à trouver du sens à leur métier quand les conditions de son exercice, d’une part, et les logiques de valeurs non partagées, d’autre part, viennent brouiller les objectifs de l’école pour les élèves comme pour les enseignants. Les membres de l’équipe expliqueront comment ils résistent et tentent de tenir le cap des apprentissages dans ces situations qui leur sont le plus souvent contradictoires. Qu’en est-il alors du sens de l’école, de l’École et du travail quotidien ?

Les actions menées au sein de l’école reposent sur des engagements collectifs liés à l’histoire de l’école, à son implantation et aux valeurs partagées. Mais les évolutions récentes, sociales, institutionnelles et professionnelles marquent la fin d’un cycle et accompagnent des mutations en cours.

Le collectif s’interroge sur l’équilibre à trouver entre le formel et l’informel, entre le souci des apprentissages et le métier qui devient difficile. La réflexion conduit à se demander comment re-construire un collectif qui permettrait de donner du sens à l’école, tant au niveau des enseignants qu’à celui des élèves. C’est notamment autour du partage des valeurs, de la foi dans le pouvoir de l’éducatif et de la nécessité d’accompagner les apprentissages scolaires que les nouvelles pistes peuvent être explorées.

*La présentation est le résultat de la réflexion des 12 membres de l’équipe enseignante, accompagnée de la directrice de l’école et de la coordinatrice du REP+ auquel appartient l’école.

Le programme

14h00 : Début de la séance : introduction par les membres du groupe de travail « Quels savoirs porteurs de sens pour tous les élèves ».

14h10 : Collaborer autour du développement durable, intervention d’Anne Simonot, professeure des écoles, conseillère pédagogique chargée de mission départementale (Ille-et-Vilaine) EDD (Éducation au Développement Durable), IEN faisant fonction sur la circonscription du Pays Malouin.
14h40 : Questions-réponses sur l’intervention

15h00 : Ingénierie coopérative et sens de l’école pour les élèves, intervention de Florence Douarin, Olivier Lerbour et Sophie Poilpot, professeur.es des écoles à plein temps, professeur.es-chercheur.es dans la recherche DEEC
15h30 : Questions-réponses sur l’intervention

15h50 : La question du sens dans le quotidien d’une école en REP+, intervention de l’équipe des enseignants de l’école élémentaire de Tourtille (Paris)
16h20 : Questions-réponses sur l’intervention

16h30 : Débat général

17h00 : Fin de la séance